La décollation de Saint Jean Baptiste

Parmi les tableaux qui ornent les murs de l’église de ST ALBAN, un mérite une attention particulière, il s’agit de la “Décollation de Saint Jean Baptiste dans les prisons d’Hérode”.

La scène peinte par François PERRIER est violente. Le Saint gît au sol, décapité. Il est dépouillé de son manteau et a lâché son bâton en forme de croix auquel s’attache une banderole annonçant la naissance du sauveur. Deux bourreaux s’affairent; l’un tient l’épée sanglante et pose la tête de Jean Baptiste sur le plateau que lui tend un page, l’autre, agenouillé, délie les mains du Saint. Au fond, deux soldats surveillent la scène.

Ce tableau que l’on croyait perdu est accroché depuis de nombreuses années sur le mur sud du chœur de notre église. Il a été découvert au début des années 1980 par G. CHOMER, historien d’art.la-decollation-de-saint-jean-baptiste

Que sait-on du peintre? D’où provient ce tableau?

François PERRIER, peu connu de nos jours, est né à Macon vers 1590-1600. Très jeune il se rend à Lyon où il apprend à peindre et à dessiner. A partir de 1620 il fait plusieurs séjours à Rome, Lyon, Paris où il décède en 1650. Il est à cette époque un peintre réputé. Louis XIV s’honore de posséder deux de ses peintures. En 1776, Louis XVI acquiert à prix fort une de ses œuvres.

Lors de son séjour lyonnais de 1629 à 1630, François PERRIER réalise un ensemble de fresques et tableaux pour le monastère des Chartreux de Lyon.

La Décollation de Saint Jean Baptiste provient de cet ensemble. En effet, dans un inventaire des peintures de François PERRIER à la Chartreuse de Lyon, nous pouvons lire que l’église Saint Bruno des Chartreux possède, à la fin du XVII ème siècle un tableau dont la description correspond exactement à la peinture présente dans notre église.

Cette œuvre a certainement été acquise lors de la dispersion des biens des Chartreux sous la Révolution. Elle peut être datée de 1630. Ce tableau est classé au titre des monuments historiques.